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coexistence pacifique des peuples
23 décembre 2015

Discutions sur le mariage, sa réussite et sur l’amour.

le_mariage_en_islam

Nous vivons une époque où les choses ne se nomment pas uniquement autrement qu’elles ne devraient l’être mais encore par leurs antonymes. La colonisation des peuples par exemple est devenue « libération des peuples », le pillage de patrimoines s’appelle désormais « valorisation », et le pilonnage s’appelle « édification ».

 Nous succombons sous le poids de la culture diffusée qui est contraire à l’inspiration céleste et qui a enrobé la vraie face des choses. Elle a rendu blanc ce qui était noir, et noir ce qui était blanc, blâmable ce qui était convenable, et convenable ce qui était blâmable. Ce qui était nature est rendu anormalité, et l’anormalité est devenue nature.

Cette culture différente de la révélation céleste a barbouillé le miroir de l’univers, la plupart des gens en sont rendus incapables de voir les choses telles qu’elles se présentent réellement.Et parmi ces choses-là figure la situation de la femme en général et celle de la femme musulmane en particulier.

 Cette culture contradictoire avec la révélation céleste a attiré la femme musulmane comme elle l’a tant fait pour d’autres, elle l’a entourée de sa fausse marchandise laquée en la lui embellissant et l’a convaincue – comme d’autres- de sa qualité. La femme musulmane a été mystifiée par la culture occidentale comme nous l’avons tous été, et il est grand temps que cette mystification prenne fin. Et c’est ce que nous essayerons de faire à travers cet article avec la permission d’Allah sous le titre : « Ils t’ont trompée et t’ont dit…».

 J’aimerais, avant d’énumérer les différentes formes de tromperie, préciser deux choses essentielles :

 Premièrement : Mon intention n’est nullement d’attiser les rancœurs, ni de créer ce qui pourrait renforcer le fossé psychologique entre notre nation et les autres nations. Car nous sommes appelés à inviter le monde en entier au sentier d’Allah avec tout l’amour et l’espoir ; et créer des obstacles psychologiques ne nous permettra pas de le réaliser.

 Deuxièmement : Les raisons de tromperies ne sont pas nécessairement dues à la malveillance caractérielle, la haine de l’autre ou encore une tentative de branler les croyances de l’autre pour mieux le contrôler, mais elles peuvent être dues à différentes raisons enfuies au sein de l’homme et qui le pousse à tromper! Notamment l’amour du gain facile et la volonté d’accumuler des fortunes par n’importe quel moyen à commencer par l’abus de pouvoir et la domination de l’autre pour assouvir son sentiment de supériorité et de prédominance.

 Illustrons ce constat à travers l’exemple d’un film romantique tiré de la culture occidentale : La vie de l’héroïne en l’absence de son amoureux est montrée, comme étant triste et stérile, dure, sans chaleur ni sentiments, puis cette vie malheureuse se transforme de fonds en comble dès l’apparition du bien-aimé, l’héroïne renaît et revit, et le film prend fin.

 Au fait, je ne suis nullement en train de me moquer de l’histoire d’un film et je ne l’accuse pas de superficialité, je n’en fais pas le sujet de mon article pour ne pas être long, c’est en fait une histoire émouvante, car le sentiment d’amour est un sentiment véhément, et la maladie d’amour est difficilement curable. La note jouée par le film est susceptible de toucher la gent féminine en raison de son psychisme et de sa finesse, et le degré de son influence est souvent lié à la profondeur des sentiments que le film a réussi à ancrer. C’est le propre des patrons de cette industrie cinématographique.

 Je crois que ce qui motive à produire ce genre de film n’est pas la conspiration contre nos croyances religieuses ou celles d’autres groupes, mais la recherche du gain rapide et du profit maximum, et il s’agit là d’un besoin ou d’un objectif humain de par sa nature, et qui constitue un facteur commun aux occidentaux au même titre qu’aux orientaux, il est loin d’avoir l’aspect extérieur de la conspiration. Où réside donc le problème ?

  Le problème  réside dans les conséquences qui doivent d’abord être appréhendées puis analysées.

 Le premier aspect nécessitant d’être appréhendé puis analysé est celui-là : le fait que le bonheur de la femme soit axé sur un seul et unique point, qui est de trouver l’amant aimant, car c’est seulement à travers lui – selon le film – que se transforme la vie malheureuse en une vie épanouie pleine d’espoir et de joie.

 Le deuxième aspect, qui n’est pas moins important que le premier, est celui des motifs de la naissance de sentiment d’amour entre l’homme et la femme, ces motifs s’articulent souvent autour de l’aspect extérieur, ou de l’admiration devant les circonstances écrites sur papier par le scénariste et mises en scène à travers les caméras, et qui sont souvent exceptionnelles, irréalistes ou carrément saugrenues.

 Le troisième aspect est le fait de décrire l’amour comme étant l’unique sentiment sur la base duquel se construit toute relation entre la femme et l’homme, et se forme tout autre sentiment ou sensation.

  Le quatrième aspect est l’isolement de ce sentiment et le fait de ne pas l’exposer à la scène réelle quotidienne pour voir et suivre ce à quoi il aboutira quant à son intensité et sa continuité. Quelle est donc la conséquence des sédiments psychiques qui habitent le cœur de la femme et de l’homme, et je parle spécialement de la femme étant donné qu’elle est plus sensible à ce que je viens de citer comparée à l’homme. La femme qui articule son bonheur autour d’un « prince charmant » attendu s’aventure psychiquement, ce qui peut provoquer chez elle un malheur pathologique si elle ne réussit pas à le trouver, ou encore, au cas où elle parviendrait à le trouver, s’il la maltraite.

  L’islam, en vue de sauvegarder la construction psychique solide aux individus et de par son amour pour eux, les invite à lier leur bonheur à Allah d’abord, et à trouver la quiétude auprès de Lui avant tout, car c’est bien Lui Le Vivant, l’Existant pour toujours, Le refuge et Le recours dont ne reçoivent les êtres que ce qui est bon et beau, et ne survient de Lui que ce qui est bien, et l’Homme qui fait ce pas vers Allah se procure une immunité contre tout trouble psychologique susceptible de l'assaillir et de le perturber, pour ne le laisser que débris ; ce que nous n’aimerions voir arriver ni à un homme musulman, ni à une femme musulmane, ni même à d’autres personnes. 

 L’excès en toute chose est porteur de mauvaises conséquences, surtout lorsqu’il s’agit du domaine psychologique.

 La femme musulmane qui repousse les personnes qui demandent sa main, sous prétexte qu’elle ne ressent pas envers elles le sentiment d’amour auquel elle s’est préparée, et qu’elle s’est attelée à broder secrètement en son imaginaire, est une femme qui se fait préjudice, elle a été illusionnée et emportée par le film commercial. Ce dernier lui a faussement représenté le mariage sans un sentiment d’amour embrasé comme un suicide ! Alors que c’est l’inverse qui est souvent vrai. Le comportement de la femme illusionnée est justement un suicide, elle s’en rendra compte à travers le temps, et après la dissuasion des prétendants ! Le sentiment d’amour, à l’instar de toute chose en ce monde, croît avec le temps, donne ses fruits par l’irrigation, et son tronc durcit si on en prend soin, l’essentiel étant qu’on lui accorde la chance de croître et qu’on ne le bloque pas par le moral dépressif.

 Je passe à une autre idée liée au premier aspect dont nous essayons d’analyser les répercussions : l’amplification de l’affaire du mariage et sa transformation d’une affaire dans la vie en l’affaire de la vie est à même d’emprisonner la femme musulmane et de freiner ses énergies et ses contributions dans sa société immédiate, puis dans sa communauté et sa religion. Nous sommes appelés, hommes et femmes, à beaucoup offrir à notre religion et à la glorifier dans tous les domaines, et la femme qui se réveille et se pose la question « avec qui donc vais-je me marier », prend son déjeuner en se disant « quand est-ce que je vais me marier ? », se repose en s’interrogeant« où est-ce que je vais me marier ? », puis dort la nuit en se promettant « demain je réfléchirai encore avec qui je vais me marier », et ainsi de suite… est une femme qui se fait du préjudice à elle-même ainsi qu’à sa communauté, sa société et sa religion, elle donne une image négative de la femme musulmane et elle diffuse dans la société un sentiment de désespoir et de vide mental et physique duquel nous ne tirerons aucun bénéfice.

 Ils t’ont trompée et t’ont dit : seul l’amour est le fondement d’un mariage réussi!

 Aujourd’hui, j’écris au sujet de la deuxième conséquence qu’engendre spontanément le film romantique dans l’esprit de nos jeunes, notamment les jeunes filles, puisqu’elles sont les premières concernées par cet article.

Le film occidental, insiste habituellement à montrer que le sentiment amoureux naît entre l’homme et la femme suite une attraction physique ou à l’appréciation d’un geste posé dans une situation inventée par le scénariste, filmée par les caméras du réalisateur et qui est dans la plupart des cas, reste exceptionnelle, et souvent irréelle.

 L’Occident est libre de s’inventer les caractéristiques et les raisons d’existence de l’amour vécu par deux êtres tel qu’il lui plaît. Il est également libre de choisir sa méthode d’évaluation de ces caractéristiques et de ces raisons ainsi que de leurs conséquences au niveau relationnel entre individus. Cependant, la femme musulmane ne devrait pas se laisser abuser par de telles caractéristiques et de tels motifs.

La femme musulmane se fait un grand tort, à elle-même ainsi qu’à la société et à la nation, lorsqu’elle troque la piété d’Omar, la vaillance de Khaled, la bravoure de Robaa, la résistance de Bilal, la délicatesse d’Abdoullah, l’efficacité de Abou Dhar et la sincérité de Kaab, contre de beaux cheveux, des yeux bleus et une belle apparence.

La réalité qui se cache derrière ces longs cheveux, ces yeux bleus et cette grande taille n’est pas très satisfaisante en termes d’attention accordée à l’épouse, du respect qui lui est témoigné ou même de l’infidélité qu’elle subit.

La soupape de sécurité qui doit retenir l’attention de la femme musulmane lorsqu’elle est en phase de choisir le partenaire de sa vie et qui lui permet de préserver sa dignité et la met à l’abri de tout tort qui risquerait de la blesser et de heurter ses sentiments c’est la piété.

  Pourquoi une musulmane rejetterait-elle un jeune musulman pieux, d’un physique ordinaire qui demanderait sa main et qu’elle lui préférerait un jeune homme qui n’a pas une once de piété et qui n’a d’autre capital que la belle apparence ? Ce dernier, dans le cas où un problème surgirait entre lui et son épouse, se donnera raison, quel que soit le cas, et il tentera, malgré elle et même injustement, d’abuser de ses droits. Il profitera du fait qu’elle soit à sa charge pour l’humilier et heurter sa dignité, tel qu’on le voit et qu’on le sait. En revanche, le premier qui est guidé par la piété et la crainte d’Allah (qui l’empêchent d’être injuste) , même s’il commet une injustice, sa piété le poussera à regretter, à s’excuser et à trouver un moyen ou un autre pour consoler son épouse.

 Un homme s’était présenté à Al-Hassan (qu’Allah soit satisfait de lui et le satisfasse) et lui a dit : « plusieurs jeunes gens m’ont demandé la main de ma fille, à qui devrais-je la donner en mariage? » Al-Hassan lui a alors répondu : «  marie-la au pieux, car s’il l’aime il l’honorera et s’il la hait, il ne lui fera pas de tort. »

La femme musulmane peut préserver tous ses droits, et plus encore, si elle s’attache à choisir un homme pieux. En revanche, elle met en péril tous ses droits, et se garantit nombre de torts, si elle s’entête à vouloir épouser quelqu’un qui ressemble à tel ou tel autre de ceux qu’elle a aperçus ou vus dans un film qui l’a fourvoyée et leurrée.

  La troisième chose que la culture commerciale véhicule dans la plupart de ses films romantiques c’est de représenter l’engouement et la passion comme le sentiment suprême qui jette l’ombre sur tout autre sentiment ou affection et qui lui-même ne diminue pas autant et ne disparaît pas tout à fait. Au contraire, il demeure inchangé et il influence le sentiment amoureux lui-même, parfois de façon positive et souvent de façon négative. Ce que je veux dire : C’est qu’un homme peut se laisser prendre au charme d’une femme pour sa beauté et éprouver de la passion à son égard, mais l’engouement qu’il éprouve vis-à-vis d’elle n’est pas forcément suffisant pour permettre au mariage qui les unit de réussir, dans le cas où il y a des problèmes psychologiques particuliers.

Soyons plus clairs et citons quelques exemples concrets : supposons que cette femme aimée soit sous l’emprise de la maladie du doute, de la suspicion et de la défiance, ou bien qu’elle soit têtue à un point maladif, ou encore qu’elle soit trop nerveuse et qu’elle manque de patience. Tous ces problèmes vont-ils s’atténuer et leurs répercussions vont-elles s’amenuiser de façon à n’avoir aucune répercussion sur ce sentiment amoureux, tel que le film romantique essaye de nous le suggérer? Personnellement, je ne le crois pas. Ce que je crois, c’est que le sentiment amoureux est un critère parmi tant d’autres critères qui sont d’une très grande importance et qui permettent de déterminer, de prime abord (puisque tout dépend de la volonté d’Allah),  si cette relation est vouée à la réussite ou à l’échec.

 La femme qui se laisse leurrer par ce qui la réjouit dans les films et qui ne replace pas les choses dans leur contexte approprié, se condamne elle-même au malheur, elle condamne son mari à l’échec et ses enfants au déséquilibre psychologique.

 L’entente au niveau personnel est très importante, la conformité est très importante, une humeur égale et non changeante est très importante pour assurer l’équilibre et la vie réussie. Tous ces aspects doivent être pris en compte, en même temps que les autres, lorsqu’on pèse les faits, au moment où l’on s’apprête à effectuer un choix et à exprimer son consentement, en plus de l’amour et des penchants du cœur. En revanche, si l’on ignore tous les critères et qu’on ne tienne compte que de l’amour, les conséquences risquent d’être désastreuses. Ainsi, la femme musulmane moderne est tenue de se remettre en question, continuellement et sans cesse, si elle veut se prémunir contre les gros problèmes.

 Un homme s’était présenté à notre maître Omar (qu’Allah soit satisfait de lui et le satisfasse) afin de connaître la position de la religion vis-à-vis du fait qu’il répudie sa femme. Lorsque notre maître Omar s’est enquis de la raison, il lui a confié qu’il ne l’aimait pas. Qu’a fait le « Farouk » (qu’Allah soit satisfait de lui), d’après vous ? A-t-il approuvé sa façon de penser et s’est-il montré complaisant, en lui disant : « en effet, vous avez raison, vous ne pouvez vivre avec elle sans amour. » Au contraire, il l’a sermonné et lui a rappelé son engagement solennel, soit le mariage, qui n’est pas forcément basé sur la passion, mais plutôt sur l’attention que l’on porte à l’autre et la sérénité qui règne dans le couple.

En réalité, l’islam ne réquisitionne pas les sentiments et il ne les rejette pas. Cependant, il ne permet pas l’amplification imaginaire qui mène aux institutions psychiatriques.

 Le quatrième point que je souhaiterais discuter, c’est le fait que les sentiments amoureux autour desquels les films évoluent sont complètement isolés de la réalité de la vie quotidienne avec toutes les pressions existantes et les divergences de point de vue des deux êtres qui vivent ensemble.

Le metteur en scène du film et le spectateur peuvent avoir un point de vue tout à fait respectable consistant à dire que toute œuvre ne se doit pas de prendre en compte tous les aspects, de les discuter tous, de les clarifier, d’en suivre l’évolution et d’observer leurs répercussions. Je partage leur point de vue, à condition que tous les films que nous déversent les chaînes satellites et qui pullulent dans les salles de cinéma ne recourent pas tous systématiquement à cet acte d’isolation sus mentionné.  Si l’on considère un fait que d’un seul angle, à la longue, les autres aspects de ce fait seront occultés et on donnera une image incomplète et trompeuse de la situation. C’est précisément le cas.

  La femme musulmane qui est devenue obnubilée par la vue irréaliste, idéaliste et rêveuse, sera choquée par la réalité qui comporte amour et souffrance, accord et désaccord, proximité et éloignement. Par ailleurs, ce choc aura un effet considérable sur son psychisme qui est proportionnel à son inexpérience.

Ainsi, nous voudrions que les femmes musulmanes soient réalistes, fortes et qu’elles soient en mesure d’assumer la réalité et de contribuer activement à la façonner au lieu de la fuir et de s’en plaindre.

Nous voulons que nos jeunes filles musulmanes puisent leur fierté de leur religion qui ne tolère pas de remplacer ses enseignements, qu’elles puisent leur fierté de la confiance qu’elles éprouvent à l’égard d’Allah dont la justice est incontestable. Nous voulons des femmes qui tirent leur fierté de leur Coran et de la Sunna de leur prophète (qu’Allah le bénisse et le salue). Nous voulons des femmes qui préconisent la raison et qui ne se laissent pas leurrer par des mirages.

 Enfin, il ne me reste qu’une chose à dire à la femme musulmane, lui répéter ce que Allah Glorifié soit-Il dit : « Tiens fermement à ce qui t'a été révélé car tu es sur le droit chemin. C'est certainement un rappel [le Coran] pour toi et ton peuple. Et vous en serez interrogés ».

 Article rédigé par Mr. Amr Khaled dans le magazine ‘Majallat Al Mar’a Al Yawm’, datant du16/03/2004  :

Source :http://www.amrkhaled.net 

 

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