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coexistence pacifique des peuples
15 juillet 2016

L’épanouissement sexuel : clef de réussite d’un mariage.

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Ecrit par Karima Chahdi  

Une vie sexuelle déséquilibrée, voilà l’un des principaux maux dont souffre notre communauté. Très souvent les problèmes conjugaux ont pour origine des problèmes dans les rapports intimes du couple.

Hélas ! Souvent, nous oublions que notre cheminement en Islam est une suite croissante vers la recherche de la perfection, et que cette recherche devrait se faire à tous les niveaux et à chaque instant de notre vie.

Ecrire ou parler de la sexualité n’est pas chose aisée car, à différents égards,  la tâche nous a été rendue difficile. Tout d’abord parce que la relation sexuelle est fortement liée :

-      à l’interprétation de « la situation de la Femme en Islam » qui est  restée figée sur son corps.

-      à la décadence des musulmans qui n’a cessé de s’approfondir en se focalisant sur la laïcisation des esprits, séparant le spirituel du temporel. Bien vite une fausse idée s’est installée : La relation à Allah Le Très Haut ne peut être empreinte d’attachement à des « instincts bassement animaux » !

 Mais qu’en est–il réellement des relations sexuelles en Islam ?

Du modèle prophétique en la matière et de la divulgation de sa relation avec ses épouses ?

Pourquoi cette frilosité exagérée à propos du plaisir charnel ?

En somme, autant de questions que nous tenterons de comprendre et d’expliquer.

Mais au préalable il serait nécessaire de situer notre débat et de faire table rase d’un certain nombre d’idées préconçues et d’ambiguïtés au sujet de la sexualité.

 1. Qu’est ce que la pudeur ?

Non seulement les musulmans éprouvent une certaine frilosité, une certaine gêne à aborder ce sujet, mais cette frilosité est encore plus grande lorsqu’il s’agit de parler de la vie intime de notre Prophète bien aimé -Paix et Salut d’Allah sur lui- et ce au nom de la pudeur !

Serions-nous plus pudiques que l’Envoyé d’Allah ?!

Al Hafed ibnou Hajar (ra) a défini la Pudeur comme étant « une vertu qui nous pousse à éviter tout acte répréhensible, à ne pas négliger le droit d’autrui. Si au nom de la Pudeur on néglige les droits des époux/épouses, des enfants à être formés, de la Communauté à accéder à la connaissance ; la Pudeur, alors, ne sera plus une vertu mais un vice méprisable car elle sera vécue comme une faiblesse ».

Moujahid (ra) nous apprend que deux personnes n’apprendront jamais la Science (la connaissance d’Allah et de sa religion) : celui qui prétend être pudique, et celui qui prétend être au dessus (le prétentieux).

Donc il est clair que si nous négligeons de parler ou de débattre de ce sujet nous spolions notre communauté d’un Bien et d’un Droit essentiel : celui de la connaissance de sa religion et notamment en matière de sexualité.

 2. Place de la sexualité en Islam :

Contrairement au couple chrétien dont la sexualité est subordonnée à la procréation, la jouissance sexuelle est une fin en soi dans le couple musulman. La relation entre les époux est cruciale car elle est aussi l’incarnation du partage. La Shari’a n’a-t-elle pas tout prévu pour éviter la frustration sexuelle du croyant et de la croyante et garantir leur épanouissement ?

On se demande alors comment se fait-il que 90% des couples musulmans -d’après une récente étude sociologique- seraient frustrés et ne se retrouvent pas dans une relation épanouie ?

 A. Constats :

Au sein des groupes de paroles que nous organisons, et  au vue des témoignages que nous recevons, nous avons été ahuries de constater l’existence d’une « misère sexuelle » que les musulmans s’imposent au nom de l’islam, une réalité que beaucoup vivent.

Dépassons les susceptibilités et levons les tabous sur cette profonde frustration en faisant les constats qui suivent :

-      Nombreux sont ceux qui reconnaissent qu’un sentiment de répulsion s’est installé dès le premier jour car aucun des deux partenaires n’a été préparé. Le premier handicap auquel ils ont été confrontés est une méconnaissance totale de leur anatomie. Certaines femmes vont jusqu'à avouer qu’elles ont le souvenir d’un viol « légal ».

-      Beaucoup de couples déplorent que leur sexualité ne soit l’affaire que d’une seule personne :

-      Beaucoup de femmes se plaignent du fait que leur désir ou du moins leur prédisposition ne soit pas pris en compte (contrariété, fatigue, brouille, rancune, migraine, indisposition, jalousie). L’acte sexuel, pour elles, est donc perçu comme un devoir, voire une corvée dont elles s’acquittent surtout lorsque, telle l’épée de Damoclès, la malédiction des Anges pèse sur leurs têtes. C’est une relation sous chantage et sous contrainte qui s’installe. Dans certains cas la relation se passe dans la brutalité, parfois la femme peut être battue le matin et sollicitée le soir.

-      Autant de maris ont le sentiment d’être délaissés par leurs épouses dès que celles-ci ont goûté au plaisir de la maternité .A croire que le rôle de mère leur fait oublier celui d’épouse. Leurs enfants deviennent leur unique centre d’intérêt à la grande détresse et même de jalousie des époux.

-      On n’a pas encore suffisamment conscience du fait que le manque de piment dans la vie intime est fatal. Malheureusement beaucoup de préjugés font que la femme musulmane ignore, ou du moins néglige, le rôle positif qu’elle doit avoir dans cette relation et l’importance du jeu de la séduction. Les hommes non plus, se percevant comme des ayant droit, ne se sentent aucun devoir  pour conquérir leurs épouses …

-      Dans des cas extrêmes, heureusement rares, du fait d’une laïcisation qui classe le besoin sexuel dans la case des penchants bas qui vont à l’encontre de la spiritualité, la relation sexuelle n’est vécue que par devoir, parce qu’il y a nécessité d’assouvir un besoin, un « instinct bassement animal ». On la subit comme une fatalité, un moment de faiblesse où l’on perd l’état d’ablutions et de souvenance à Allah. Les relations intimes du couple  sont vécues alors avec des sentiments de dégoût et de culpabilité.

 B. Qu’en est-il de la tradition prophétique ?

 1. L’acte sexuel au sein du couple est une adoration :Quand le Prophète -Paix et Salut d’Allah sur lui- évoquait la relation conjugale, que ce soit par ses gestes ou par ses paroles, il n’y avait pas d’équivoque : la jouissance sexuelle au sein du couple fait partie de la Spiritualité.

On ne peut s’empêcher de s’étonner : Comment peut-on parler de spiritualité pour un acte purement charnel ? Comment peut-on parler d’adoration pour un acte qui apporte plaisir et jouissance ?

Les compagnons, eux-mêmes, ont trouvé cela incompréhensible et l’ont exprimé au Prophète (Paix et salut d’Allah sur lui). Il leur répondit que puisque la fornication, acte illicite, est sanctionnée et comptée comme péché, il va de soi que quand l’acte se fait dans un contexte licite, le mariage, il sera récompensé.

L’acte sexuel au sein de la relation conjugale est une adoration qu’il faut perfectionner comme toute autre adoration si l’on souhaite plaire à Allah Le Magnifié.

Telle fut l’éducation du Prophète -Paix et Salut d’Allah sur lui- c’est dans ce but qu’il accepta que certains détails de sa vie sexuelle soient dévoilés à la communauté à travers plusieurs hadiths que nos mères Aicha, Oum Salama et d’autres mères des croyants -que la bénédiction d’Allah soit sur elles- ont rapportés.

2. Sexualité et spiritualité :

Le Prophète -Paix et Salut d’Allah sur lui- approuva chaleureusement le conseil que donna le compagnon Salman le perse à Abou Darda -que la bénédiction d’Allah soit sur eux-  qui négligeait sa femme. Salman vint rendre visite à son ami et trouva sa femme Oum Darda mal fagotée et peu présentable. Sans complexes ni fausse pudeur, et certainement à cause du devoir de la fraternité en Dieu qui oblige à ce qu’on se donne conseil mutuellement même entre homme et femme, il osa lui demander pourquoi elle était si négligée, et pour quelle raison portait-elle des habits aussi banals et dégradants ? Elle répondit alors que son ami ne lui accordait aucune attention car il était trop occupé par le jeûne, les veillées d’adoration, et qu’il n’avait d’œil que pour Allah. Salman expliqua à son ami Abou Darda que pour plaire à Allah, il faut savoir faire la part des choses et donner à chacun son droit, car expliqua-il, le corps a des droits, la femme et la famille ont des droits et même nos invités ont des droits qu’ils faut leur accorder sinon on sera parmi les injustes quoi que l’on fasse. Abou Darda alla vérifier ces dires auprès du Prophète -Paix et Salut d’Allah sur lui- qui les confirma.

 3. La sexualité du couple, une expérience unique :

Allah a fixé deux limites dans la sexualité et au-delà tout est permis.

La recherche de l’épanouissement sexuel est une recherche d’harmonie, de symbiose des corps, des âmes et des cœurs que le couple doit entreprendre à force de communication, d’échange et de patience.

Il n’y a rien de plus beau, de plus touchant que l’expression qu’Allah a choisit lui-même pour évoquer ce lien charnel : « Elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elle » (Coran).

Chaque couple est unique, il n’y a pas de « prêt-à-porter sexuel », d’expérience à copier ou à transposer c’est aux deux partenaires de trouver cette harmonie ensemble.

 4. La sexualité épanouie, un effort mutuel de séduction :

La tradition prophétique regorge d’exemples de ces magnifiques Épouses jouant le jeu de la séduction, débordantes de sensualité :

Notre mère Aïcha -que la bénédiction d’Allah soit sur elle- avait dans sa garde robe une tenue pour la nuit, ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui de la lingerie fine.

Elle -que la bénédiction de Dieu soit sur elle- nous rapporte aussi « qu’il arrivait qu’on présentât au Prophète -Paix et Salut d’Allah sur lui- une boisson et que j’en busse, j’avais alors mes règles, il -Paix et Salut d’Allah sur lui- buvait après moi en mettant ses lèvres là où j’avais mis les miennes ». Ce comportement illustre bien la délicatesse et la sensualité des jeux amoureux.

Séduire son conjoint est le premier pas pour consommer avec lui une relation intime réussie. L’Envoyé d’Allah -Paix et Salut d’Allah sur lui- lui-même nous enseigne que les époux sont libres de partager des moments intimes pendant lesquels ils profitent pleinement du plaisir sensuel qu’offre la présence physique du conjoint sans fausse pudeur ni interdiction contraignante. Il nous apprend, à travers l’exemple de sa vie privée, que les conjoints peuvent se regarder, se toucher, se caresser. Bref, faire tous les gestes représentant un prélude à l’amour. Il est important que l’un et l’autre sachent mettre en relief les aspects de sa féminité pour l’une et de sa virilité pour l’autre.

Notre mère Oum Salama rapporte qu’elle faisait les grandes ablutions en même temps que le Prophète -Paix et Salut d’Allah sur lui- en puisant dans le même récipient. Quelle complicité ! C’est une leçon pratique pour nous dire que la symbiose du couple ne s’arrête pas une fois l’acte assouvi, mais s’étend même à l’ablution commune.

 5. L’éducation sexuelle, un devoir communautaire :

Le Prophète -Paix et Salut d’Allah sur lui- n’hésitait pas à aborder le thème de la sexualité au sein de la mosquée, devant un auditoire mixte et parfois même devant des enfants. Les fidèles lui demandaient conseil et recherchaient auprès de lui orientation et réconfort, sans tabous ni fausse pudeur.

C’est un devoir pour nous de faire cette éducation à la sexualité. Le fait est qu’il faudra méditer sur la manière de la dispenser aux jeunes générations et aux couples en détresse, et sur la façon de tirer profit des écrits de sociologues, de psychologues et de scientifiques spécialisés.

C’est un devoir collectif. Notre équilibre psychique individuel, familial et communautaire en dépend. Notre cheminement vers Allah en dépend.

Ne pas combler cette lacune serait :

-      Une impolitesse envers notre Prophète bien aimé -Paix et Salut d’Allah sur lui.

-      Une incitation à l’hypocrisie. Sinon que dire des confidences de ceux qui, convaincus du fait que la frustration sexuelle est le lot des musulmans, regrettent quelque part de ne avoir eu « d’expériences » avant leur retour vers Allah; et de certaines femmes en mal de romantisme qui avouent avec culpabilité qu’elles déploraient le fait de ne pas avoir choisi un époux ayant un « passé » avant le mariage….

-      Et parfois même une incitation à la débauche car favorisant la consultation de revues et de chaînes télévisées illicites.

 A présent le défi est lancé ! À nous de le relever !

L’éminent savant Al Koubayssi expliqua un jour que ce plaisir immense que nous éprouvons quelques fractions de secondes dans l’acte sexuel n’est autre que le sentiment éternel que nous éprouverons au Paradis. Dans cet acte Allah nous rappelle Sa Grande Miséricorde et nous ouvre les portes du Paradis pour une courte durée afin de nous encourager à cheminer vers Lui, à implorer le désir éternel et à souhaiter contempler Sa Face ad aeternam.

 
Source : http://www.psm-enligne.com

 

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